Pas d’IA générale ou forte avant plusieurs dizaines d’années
Cogito, ergo sum.
L’intelligence artificielle actuelle souffre d’au moins 2 défauts de conception qui font qu’il n’est pas possible d’avoir une IA générale ou forte avant très longtemps.
L’intelligence artificielle (IA) cherche à simuler l’intelligence humaine en partant du postulat que nos capacités cognitives peuvent être mécanisées. Elle se base donc sur le fonctionnement du cerveau humain qui est constitué pour une moitié de neurones et de cellules gliales pour l’autre.
Les neurones
Les neurones biologiques ont été découverts au XIXème siècle et sont présents chez pratiquement tous les animaux. Ils fonctionnent en réseau et sont une des bases des aptitudes cognitives des humains.
En 1943, le neurone biologique a été modélisé mathématiquement sous le nom de de neurone formel par Warren McCulloch et Walter Pitts en se basant sur les propriétés connues des neurones à cette époque. Sa première utilisation en informatique a été réalisée en 1957 avec le Perceptron.
Ce modèle et les réseaux de neurones artificiels ont été perfectionnés au fil des ans et constituent encore aujourd’hui la base des logiciels d’intelligence artificielle. Ils ont montré leur potentiel pour résoudre des problèmes complexes dans différents domaines.
Mais les connaissances sur les neurones biologiques ont grandement évoluées en 80 ans et le neurone formel est resté une approximation des fonctions complexes réalisées par un neurone biologique.
Il y a donc ici un premier défaut de conception de l’IA, comment une approximation d’un neurone biologique peut permettre de développer une intelligence artificielle générale ou forte qui simulerait l’intelligence humaine et même la dépasserait ?
Les cellules gliales
Également découvertes au XIXème siècle, les cellules gliales sont globalement autant présentes dans le système nerveux central (SNC) des humains que les neurones (rapport 1:1). Elles sont aussi présentes dans le système nerveux périphérique (SNP).
Pendant la majeur partie du XXème siècle, elles ont été ignorées et considérées comme un simple échafaudage (de la « colle ») pour les neurones. Mais les connaissances ont grandement évoluées depuis 30 ans comme indiquée dans une synthèse datant de 2021 et titrée : « De nouvelles techniques pour dévoiler le rôle des cellules gliales du cerveau ».
On peut notamment y lire que :
« Les découvertes récentes convergent vers un rôle primordial de ces cellules dans le développement et le fonctionnement du SNC, y compris pour l’accomplissement de fonctions cognitives complexes [réf.]. »
Donc l’intelligence humaine ne peut pas se résumer au simple fonctionnement d’un réseau de neurones comme on le pensait il y a 80 ans quand le neurone formel a été inventé. Les cellules gliales participent aux activités cognitives humaines et ceci n’a pas été intégré dans la modélisation, nous avons donc là un deuxième défaut de conception de l’intelligence artificielle actuelle.
Et donc encore une fois, comment une intelligence artificielle, qui fait l’impasse sur la moitié du fonctionnement de l’intelligence humaine, pourrait l’égaler ou la dépasser ?
Conclusion
Pour justifier les investissements colossaux réalisés (plusieurs centaines de milliards de dollars), les géants du numérique nous promettent l’arrivée imminente de l’intelligence artificielle générale (IAG) ou même forte (la communication est aléatoire).
C’est une course contre la montre entre Meta, OpenAI, Google, Microsoft , etc. au détriment du climat, mais pour le climat comme ils le vendent aussi (et que beaucoup achètent) : L’intelligence artificielle va nous trouver des solutions contre le dérèglement climatique !
Mais ne soyons pas dupes, cette course n’est qu’une course aux profits en vendant des services ou de nouveaux terminaux (Copilot+ PC par exemple) et donc nous pousser à consommer encore plus.
Et encore moins dupes en sachant qu’il n‘y aura pas d’intelligence artificielle générale ou forte avant longtemps car la technologie utilisée actuellement est obsolète à cause des défauts de conception que nous venons de voir.
Pour avancer réellement vers une vraie intelligence artificielle, il est nécessaire d’appliquer la maxime antique « connais-toi toi-même », c’est à dire qu’il faut d’abord comprendre comment fonctionne exactement l’intelligence humaine et de là, nous pourrons imaginer comment la simuler. Cela prendra forcément du temps, les neuroscientifiques ont du pain sur la planche.
Et essayer de singer le fonctionnement de cellules avec des fonctions mathématiques n’est peut être la bonne approche pour créer une véritable intelligence artificielle.
Il y a peut être d’autres options, qui sont éventuellement de la science-fiction, comme par exemple concevoir une intelligence sur la base d’un mixte biologique-numérique, ou une véritable intelligence numérique sans rapport avec l’intelligence humaine.
Les humains ont la chance d’avoir de l’imagination et sont capables de créer de nouveaux concepts, il suffit juste de penser, ce que ne sait pas faire l’IA actuelle !